Escolhi 50 canções, de grandes compositores / interpretes, de várias épocas da Canção Francesa (francófona). Espero que apreciem muitas delas. Valem a pena também pela qualidade das letras!
quinta-feira, 6 de março de 2025
PLAYLIST: LES CHANSONS FRANÇAISES ET SES LIBRES PAROLES
quinta-feira, 19 de dezembro de 2024
«Est-ce ainsi que les hommes vivent» LEO FERRÉ / ARAGON *
https://www.youtube.com/watch?v=2Xq2Yf4vhec
Est ce ainsi que les hommes vivent
Tout est affaire de décor
Changer de lit, changer de corpsÀ quoi bon puisque c'est encore moiQui moi-même me trahisMoi qui me traîne et m'éparpilleEt mon ombre se déshabilleDans les bras semblables des fillesOù j'ai cru trouver un pays
Cœur léger, cœur changeant, cœur lourdLe temps de rêver est bien courtQue faut-il faire de mes jours?Que faut-il faire de mes nuits?Je n'avais amour ni demeureNulle part où je vive ou meureJe passais comme la rumeurJe m'endormais comme le bruit
Est-ce ainsi que les hommes vivent?Et leurs baisers au loin les suivent
C'était un temps déraisonnableOn avait mis les morts à tableOn faisait des châteaux de sableOn prenait les loups pour des chiensTout changeait de pôle et d'épauleLa pièce était-elle ou non drôle?Moi, si j'y tenais mal mon rôleC'était de n'y comprendre rien
Dans le quartier HohenzollernEntre la Sarre et les casernesComme les fleurs de la luzerneFleurissaient les seins de LolaElle avait un cœur d'hirondelleSur le canapé du bordelJe venais m'allonger près d'elleDans les hoquets du pianola
Est-ce ainsi que les hommes vivent?Et leurs baisers au loin les suivent
Le ciel était gris de nuagesIl y volait des oies sauvagesQui criaient la mort au passageAu-dessus des maisons des quaisJe les voyais par la fenêtreLeur chant triste entrait dans mon êtreEt je croyais y reconnaîtredu Rainer Maria Rilke
Elle était brune et pourtant blancheSes cheveux tombaient sur ses hanchesEt la semaine et le dimancheElle ouvrait à tous ses bras nusElle avait des yeux de faïenceEt travaillait avec vaillancePour un artilleur de MayenceQui n'en est jamais revenu
Est-ce ainsi que les hommes vivent?Et leurs baisers au loin les suivent
Il est d'autres soldats en villeEt la nuit, montent les civilsRemets du rimmel à tes cilsLola, qui t'en iras bientôtEncore un verre de liqueurCe fut en avril, à cinq heuresAu petit jour que dans ton cœurUn dragon plongea son couteau
Est-ce ainsi que les hommes vivent?Et leurs baisers au loin les suivent
Comme des soleils révolus
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terça-feira, 5 de dezembro de 2023
LÉO FERRÉ : «PAUVRE RUTEBEUF»
Avec le temps qu'arbre défeuille Que sont mes amis devenus Pauvre sens et pauvre mémoire Rutebeuf (1230-1285) |
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Penso que os dois versos finais* da canção "Pauvre Rutebeuf" são de Léo Ferré, mas não tenho a certeza:
quarta-feira, 8 de novembro de 2023
ARTHUR RIMBAUD / LÉO FERRÉ: «CHANSON DE LA PLUS HAUTE TOUR»
quarta-feira, 6 de setembro de 2023
BAUDELAIRE POR LÉO FERRÉ
ALBUM COMPLETO, AQUI.
Causerie
Vous êtes un beau ciel d'automne, clair et rose!
Mais la tristesse en moi monte comme la mer,
Et laisse, en refluant, sur ma lèvre morose
Le souvenir cuisant de son limon amer.
— Ta main se glisse en vain sur mon sein qui se pâme;
Ce qu'elle cherche, amie, est un lieu saccagé
Par la griffe et la dent féroce de la femme.
Ne cherchez plus mon coeur; les bêtes l'ont mangé.
Mon coeur est un palais flétri par la cohue;
On s'y soûle, on s'y tue, on s'y prend aux cheveux!
— Un parfum nage autour de votre gorge nue!...
Ô Beauté, dur fléau des âmes, tu le veux!
Avec tes yeux de feu, brillants comme des fêtes,
Calcine ces lambeaux qu'ont épargnés les bêtes!
Conversa
Sois um belo céu de Outono, claro e róseo!
Mas a tristeza invade-me como a maré,
E deixa, ao refluir, no meu lábio dormente
A lembrança ardente do limo amargo.
— Tua mão deslisa em vão sobre meu seio tenso;
O que procuras, amiga, é um local arruinado
Pelas garras e dentes ferozes da mulher.
Não procures mais o coração; as feras o devoraram.
Meu coração é um palácio invadido pela turba;
Ela se embebeda, se mata e se agarra pelos cabelos!
— Um perfume flutua em torno de vosso seio nu!...
Ó Beleza, duro flagelo das almas, tu o exiges!
Com teus olhos de fogo, luzindo como festas,
Calcina estes farrapos que sobraram das feras!
segunda-feira, 9 de janeiro de 2023
Soleils couchants (Paul Verlaine / Léo Ferré )
Turner: Pôr-de-sol
Soleils couchants
Une aube affaiblie
Verse par les champs
La mélancolie
Des soleils couchants.
La mélancolie
Berce de doux chants
Mon cœur qui s’oublie
Aux soleils couchants.
Et d’étranges rêves,
Comme des soleils
Couchants sur les grèves,
Fantômes vermeils,
Défilent sans trêves,
Défilent, pareils
À de grands soleils
Couchants sur les grèves.
Paul Verlaine, Poèmes saturniens
Léo Ferré chante Rimbaud et Verlaine
(*)
Et pour cela préfère l'Impair
Plus vague et plus soluble dans l'air,
Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.
Il faut aussi que tu n'ailles point
Choisir tes mots sans quelque méprise :
Rien de plus cher que la chanson grise
Où l'Indécis au Précis se joint.
C'est des beaux yeux derrière des voiles,
C'est le grand jour tremblant de midi,
C'est, par un ciel d'automne attiédi,
Le bleu fouillis des claires étoiles !
Car nous voulons la Nuance encor,
Pas la Couleur, rien que la nuance !
Oh ! la nuance seule fiance
Le rêve au rêve et la flûte au cor !
Fuis du plus loin la Pointe assassine,
L'Esprit cruel et le Rire impur,
Qui font pleurer les yeux de l'Azur,
Et tout cet ail de basse cuisine !
Prends l'éloquence et tords-lui son cou !
Tu feras bien, en train d'énergie,
De rendre un peu la Rime assagie.
Si l'on n'y veille, elle ira jusqu'où ?
O qui dira les torts de la Rime ?
Quel enfant sourd ou quel nègre fou
Nous a forgé ce bijou d'un sou
Qui sonne creux et faux sous la lime ?
De la musique encore et toujours !
Que ton vers soit la chose envolée
Qu'on sent qui fuit d'une âme en allée
Vers d'autres cieux à d'autres amours.
Que ton vers soit la bonne aventure
Eparse au vent crispé du matin
Qui va fleurant la menthe et le thym...
Et tout le reste est littérature.
segunda-feira, 10 de janeiro de 2022
[Catherine Sauvage] BLUES - canção de Léo Ferré sobre poema de Aragon
Este poema de Aragon evoca suas recordações de vigílias enquanto médico externo no hospital Broussais.
Com efeito, os primeiros versos do poema, não incluídos na canção de Ferré, explicitam essa referência. Mas o poema musicado não deixa de citar o hospital Broussais, indiretamente, enquanto local da morte de Verlaine, «que aqui se extinguiu suavemente».
Mas Aragon, igualmente, evoca o seu período «Dada» e Surrealista. Faz referências à vida precária em Montparnasse, nos anos 1920: «avant l'autre, il faut que je parte...» Exprime a pobreza e precariedade do artista não reconhecido, com uma expressão (quase) proverbial: «Tout le monde n'est pas Cézanne».
PS1: playlist com as canções de Léo Ferré, que eu mais aprecio:
quinta-feira, 2 de fevereiro de 2017
VERLAINE, FAURÉ ...ET FERRÉ
Green
Et puis voici mon coeur qui ne bat que pour vous.
Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
Et qu'à vos yeux si beaux l'humble présent soit doux.
J'arrive tout couvert encore de rosée
Que le vent du matin vient glacer à mon front.
Souffrez que ma fatigue à vos pieds reposée
Rêve des chers instants qui la délasseront.
Sur votre jeune sein laissez rouler ma tête
Toute sonore encore de vos derniers baisers ;
Laissez-la s'apaiser de la bonne tempête,
Et que je dorme un peu puisque vous reposez.
Soleils couchants
Verse par les champs
La mélancolie
Des soleils couchants.
La mélancolie
Berce de doux chants
Mon coeur qui s'oublie
Aux soleils couchants.
Et d'étranges rêves,
Comme des soleils
Couchants, sur les grèves,
Fantômes vermeils,
Défilent sans trêves,
Défilent, pareils
A de grands soleils
Couchants sur les grèves.
Art poétique
Et pour cela préfère l’Impair
Plus vague et plus soluble dans l’air,
Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.
Choisir tes mots sans quelque méprise :
Rien de plus cher que la chanson grise
Ou l’Indécis au Précis se joint.
C’est le grand jour tremblant de midi ;
C’est par un ciel d’automne attiédi,
Le bleu fouillis des claires étoiles !
Pas la couleur, rien que la Nuance !
Oh ! la nuance seule fiance
Le rêve au rêve et la flûte au cor !
L’Esprit cruel et le Rire impur,
Qui font pleurer les yeux de l’Azur,
Et tout cet ail de basse cuisine !
Tu feras bien, en train d’énergie,
De rendre un peu la Rime assagie.
Si l’on y veille, elle ira jusqu’où ?
Quel enfant sourd ou quel nègre fou
Nous a forgé ce bijou d’un sou
Qui sonne creux et faux sous la lime ?
Que ton vers soit la chose envolée
Qu’on sent qui fuit d’une âme en allée
Vers d’autres cieux à d’autres amours.
Éparse au vent crispé du matin
Qui va fleurant la menthe et le thym…
Et tout le reste est littérature.