PÁGINAS SOBRE MÚSICA

quinta-feira, 2 de fevereiro de 2017

VERLAINE, FAURÉ ...ET FERRÉ

É verdade que Verlaine foi buscar o título «Romances sans Paroles» a uma célebre recolha de peças de Mendelssohn para piano.
Porém, não me parece que haja muito mais do que uma importação de título, neste caso. 

Pelo contrário, já a atmosfera das três peças de Gabriel Fauré, intituladas do mesmo modo e publicadas posteriormente à recolha de poemas de Paul Verlaine (recolha de poemas agrupados em três partes), se coaduna com a atmosfera de poesias de Verlaine, não apenas de «Romances Sans Paroles», como de outras recolhas. 

O impressionismo musical foi buscar tanto ao impressionismo pictórico quanto aos poetas «parnassianos», do qual Verlaine foi o expoente. 
A musicalidade dos versos de Verlaine inspirou muitos músicos a musicarem os mesmos. 
Se a poesia é toda ela música, não existe, a meu ver, poeta mais musical, em língua francesa. 
                                                         

  Romances sans paroles de G. Fauré                    
                                     

             Green

Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches
Et puis voici mon coeur qui ne bat que pour vous. 
Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
Et qu'à vos yeux si beaux l'humble présent soit doux.

J'arrive tout couvert encore de rosée
Que le vent du matin vient glacer à mon front.
Souffrez que ma fatigue à vos pieds reposée
Rêve des chers instants qui la délasseront.

Sur votre jeune sein laissez rouler ma tête
Toute sonore encore de vos derniers baisers ;
Laissez-la s'apaiser de la bonne tempête,
Et que je dorme un peu puisque vous reposez.



Soleils couchants

Une aube affaiblie
Verse par les champs
La mélancolie
Des soleils couchants.

La mélancolie

Berce de doux chants
Mon coeur qui s'oublie
Aux soleils couchants.

Et d'étranges rêves,

Comme des soleils
Couchants, sur les grèves,
Fantômes vermeils,

Défilent sans trêves,

Défilent, pareils
A de grands soleils
Couchants sur les grèves.








Art poétique



De la musique avant toute chose,
Et pour cela préfère l’Impair
Plus vague et plus soluble dans l’air,
Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.
Il faut aussi que tu n’ailles point
Choisir tes mots sans quelque méprise :
Rien de plus cher que la chanson grise
Ou l’Indécis au Précis se joint.
C’est de beaux yeux derrière des voiles,
C’est le grand jour tremblant de midi ;
C’est par un ciel d’automne attiédi,
Le bleu fouillis des claires étoiles !
Car nous voulons la Nuance encor,
Pas la couleur, rien que la Nuance !
Oh ! la nuance seule fiance
Le rêve au rêve et la flûte au cor !
Fuis du plus loin la Pointe assassine,
L’Esprit cruel et le Rire impur,
Qui font pleurer les yeux de l’Azur,
Et tout cet ail de basse cuisine !
Prend l’éloquence et tords-lui son cou !
Tu feras bien, en train d’énergie,
De rendre un peu la Rime assagie.
Si l’on y veille, elle ira jusqu’où ?
Ô qui dira les torts de la Rime !
Quel enfant sourd ou quel nègre fou
Nous a forgé ce bijou d’un sou
Qui sonne creux et faux sous la lime ?
De la musique encore et toujours !
Que ton vers soit la chose envolée
Qu’on sent qui fuit d’une âme en allée
Vers d’autres cieux à d’autres amours.
Que ton vers soit la bonne aventure
Éparse au vent crispé du matin
Qui va fleurant la menthe et le thym…
Et tout le reste est littérature.
                   
                             Léo Ferré chante Verlaine






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